Sur dix pompes à chaleur air/eau aujourd’hui vendues en France, neuf sont des splits. Mais la réglementation sur les fluides frigorigènes, qui instaure une diminution progressive des gaz fluorés (R410A en tête), devrait rapidement faire bouger les lignes. Parmi les fluides de substitution au plus faible potentiel de réchauffement global (PRG) qui émergent aujourd’hui sur le marché, le R32 présente de nombreux atouts, avec une performance énergétique légèrement supérieure et la capacité d’atteindre une température d’entrée d’eau jusqu’à 60°C. Mais ce fluide a aussi pour défaut d’être faiblement inflammable. La réglementation impose pour les PAC splits (caractérisées par une circulation de fluide frigorigène dans la maison), quand elles contiennent plus de 2 kg de R32, des contraintes tellement importantes qu’elles ne peuvent plus être prescrites. Cela concerne les modèles supérieurs à 10 kW et donc principalement la rénovation où les besoins de puissance sont généralement plus importants que dans le neuf. A l’avenir, on devrait donc logiquement observer un rééquilibrage du marché vers une part plus importante de systèmes monoblocs.
À plus lointaine échéance, l’utilisation d’autres fluides frigorigènes tels que le R290 (propane), au PRG encore bien plus faible, pourrait même faire basculer le marché vers le tout monobloc. Le propane étant très inflammable et son poids ne devant pas dépasser 150 g dans la maison, le marché s’orienterait alors vers des PAC avec une liaison hydraulique.